Jeudi 21 Octobre
La navigation est agréable entre Tenerife et La Gomera, le vent souffle à 15 Nds au largue, la houle est petite et longue.
5h : En approche du port de San Sebastien, nous nous retrouvons déventé par les hautes falaises de Tenerife. 4 Nds de vent, 2 ris dans la grand voile et le génois quasiment tout enroulé.... Je n'ai pas le courage de dérouler le génois pour reprendre de la vitesse, je repars vers La Gomera à la vitesse d'un escargot...
Le vent est bien là, plus proche de la côte, ça remonte doucement, 10, 15, 20, 30 Nds. Nous allons arriver tôt au port, ça va jouer en notre faveur pour avoir une place sans réservation!
32, 33, 34, 38, 40 Nds!!! Ça siffle dans les haubans, les gouttelettes formées par les crêtes des vagues courent sur l'eau, les vagues sont aplaties par le vent. Nous affalons la grand voile, il nous reste 30 min avant l'arrivée au port, la plus forte rafale sera de 47 Nds. Dès que nous avons passé la haute digue du port, nous sommes à l'abri des rafales et nous pouvons accoster sans difficultés.
Il est 7h, nous retournons dormir jusqu'à 11h.
Au réveil, Nico arrive à négocier 2 nuits au port. Impec, nous pourrons visiter La Gomera demain.
Au programme de cet après midi, c'est rangement, courses et plage avec deux nouveaux bateaux copains : Vayu, un bateau alu avec comme un loft à l'intérieur, et Églantine, qui accompagne la mini transat, et, je vous le donne en mille : APÉRO!!! C'est une chouette soirée et des belles rencontres.
Vendredi 22 Octobre
La Gomera est une île circulaire avec une relief en forme de presse-citron : l'Alto de Garajonay, son sommet au milieu et tout autour, des barrancos abruptes, qui dévalent jusqu'à la mer.
Nous faisons plusieurs petites balades et pas mal de kilomètres en voiture. L'Alto de Garajonay, la Fortaleza de Chipude, un pique nique à Valle Gran Rey, le mirador Risquillos de Corgo au bout du paso de la Bruma (encore une forêt du Seigneurs des Anneaux!), Vallehermoso, Agulo, Hermigua et le ruisseau et la cascade d'El Cedro.
C'est top de retrouver de la verdure, des forêts, de la fraîcheur montagnarde. La nature est puissante, tourmentée, colorée.
Dans la même journée nous aurons vu des lauriers, des eucalyptus, des bananiers, des palmiers, des châtaigniers et des pins !
Samedi 23 Octobre
Un nouveau bateau est arrivé hier à coté de nous, c'est Zaï Zaï qui accompagne aussi la mini transat. Papotage entre bateaux, ils doivent repartir, on les retrouvera de l'autre coté de l'Atlantique.
Activité manuelle avec Camille, Erell et Manech. Des pochoirs de sable indiens.
Nous pouvons rester encore une nuit au port, peut être la dernière avant un long moment, alors nous finissons les derniers bricolages et nettoyages des fonds de cale. Nous avons une nouvelle table de cockpit et un bateau presque tout rangé et nettoyé. Fin de journée agréable en compagnie de Vayu.
Dimanche 24 Octobre
Nous devons avoir quitter notre ponton à 10h, ordre du maître de port ("vous êtes resté 3j sans réservation, on vous a fait un beau cadeau !!!", euh non, on a payé quand même !!).
Derniers préparatifs pendant le petit déj et nous voilà parti vers l'ouest de La Gomera. En chemin, nous croiserons peut-être des baleines, Girotondo nous à donné des way-points reçus d'un pêcheur local.
Au final, pas de baleines mais des globicéphales et surtout une mer quasi plate !!! Donc, pas de roulis, donc je ne suis pas amorphe sur le bateau : je peux faire à manger, bricoler, lire, bref être libre de faire ce que je veux.
Nous naviguons une vingtaine de mille jusqu'à Valle Gran Rey. Le mouillage est situé au pied d'abruptes falaises et à côté d'un petit port de pêche où un voisin de mouillage nous dit qu'il y a des raies apprivoisées par les pêcheurs !!! Nous irons voir ça demain avant de partir pour El Hierro, notre dernière escale aux Canaries avant de filer au Cap Vert.
Lundi 25 Octobre
La perspective de voir des raies nous motive à sauter sur nos paddles, direction le port à 10min de coup de pagaies. Je m'équipe palmes, masque et tuba (snorkeling pour les modernes!) et je nage vers l'escalier du port où les raies seraient apprivoisées par les pêcheurs.
Je vois énormément de poissons. Nico, qui est 3m au dessus de moi sur le quai, me lance : "il y en a une qui arrive vers toi, elle est grande comme ça !" et il écarte les bras pour me signifier "un bon gros mètre de diamètre". Je nage comme Laure Manaudou et je grimpe sur le paddle, courageuse mais pas à l'aise avec le monde sous marin !!! Les enfants se marrent, et Nico me rejoint dans l'eau. Au bout de 5min, il observe 3 grandes raies et il va bien, donc j'y retourne, Titouan se jette à l'eau aussi. Le spectacle est grandiose même si j'ai le cœur en excès de vitesse et une sensation de danger qui me parcourt. Je réussi à rester calme et à profiter. Nous avons vu 6 où 7 raies pastenagues. Étienne et Mathieu ont eu peur de rentrer dans l'eau pour les observer. Le plus impressionnant, c'est quand 4 raies ont décollé alors qu'elles étaient enfouies dans le sable noir. Sacrée surprise à 2m de profondeur, juste sous les paddles!
Nous retournons à bord de Meltem pour appareiller en direction d'El Hierro.
Le vent est mou à proximité de la côte et ensuite on passe de 5 à 25 Nds dès que le dévent des montagnes est passé. Ça fait un mois qu'on est aux Canaries, on commence à connaître les particularités locales!
La navigation durera 6h et nous arrivons au puerto de La Estaca, récemment réaménagé, tout beau, tout propre et accueilli par nos futurs voisins de ponton, Lof pour Lof, qui nous aident pour l'amarrage.
Mardi 26 Octobre
Le port principal de El Hierro, La Estaca, est tout récemment modernisé, des pontons tout neufs, des sanitaires tout propres mais il n'y a rien à proximité immédiate. Valverde, la capitale (1800 habitants !), est à 8km sur les hauteurs de l'île. Heureusement, l'agence de location nous livre la voiture directement au port, super sympa et super pratique.
El Hierro est une île paisible, où le touriste est plus rare. L'environnement naturel est, une fois de plus aux Canaries, marqué par le volcanisme.
Au Pozo de las Calcosas, nous découvrons un village de pierres noires au pied d'une falaise tout aussi noire, avec une piscine naturelle dans une langue noire de coulée de lave, et une immense sculpture vert-de-gris représentant un dieu marin. Les seules autres couleurs sont les différents bleus de la mer et du ciel. C'est certain, nous sommes à nouveau sur un décor qui aurait pu inspirer Tolkien !!
Nous allons ensuite sur les différents miradors qui nous permettent d'observer l'immense Caldera issue de l'effondrement du volcan (comme à Santorin). Du côté sud des flancs de montagnes qui grimpent vers un sommet aujourd'hui englouti, et du côté nord des falaises de plus de 1000m.
Au milieu de la côte nord, il y a un Charco Azul, une flaque bleue en espagnol. Encore une fois une mer d'un bleu intense, des pierres basaltiques et un beau spectacle de Dame Nature.
Nous grimpons (en voiture) dans la brume jusqu'au sommet : le Malpaiso, puis nous descendons jusqu'à La Restinga. C'est l'autre port de El Hierro, beaucoup plus chaleureux et coloré que le notre mais avec seulement 4 ou 5 places pour des voiliers. C'est un peu la Mecque de la plongée sous marine.
Apres une petite glace, il est temps de rentrer en traversant une dernière fois une grande foret de pins canariens.