Martinique du 12 au 22 Décembre

Dimanche 12 Décembre

Après une bonne nuit de sommeil post transat, nous nous réveillons dans un décor de carte postale : cocotiers et sable blanc.
Nous avons tous envie de nous dégourdir les jambes alors c'est parti pour une belle rando le long de la côte. Nous partons vers le sud jusqu'à à la Savane des Pétrifications, en passant devant la grande plage des Salines et l'îlet Cabrit.



Nous découvrons les mangroves.
A midi, déjeuner à l'ombre au resto : boudins, accras, poulet grillé et bières Lorraine. Tout va bien, on est dans l'ambiance!!
Retour au bateau par le même chemin, nous jambes ont bien bossé, nous avons fait 10km :)





Lundi 13 Décembre

Nous levons l'ancre vers 7h pour aller à la Marina du Marin. Nous patientons un moment mais le résultat est payant : à 11h, nous avons une place au ponton pour 48h.

Il y a plusieurs urgences à régler : réparer le 1er verin du pilote, faire recoudre le bord de chute du génois, changer l'anode de la quille, réparer la drisse de spi en tête de mat,....

Il faut aussi faire des courses, des petits achats de souvenirs, cadeaux et cartes postales.

Le soir nous prenons l'apéro à bord avec Cyril et Christophe d'Eglantine que nous avions déjà croisé à la Gomera.

Mardi 14 Décembre

Nous découvrons le sympathique petit marché couvert du Marin pour acheter de quoi se faire un bon déjeuner.
C'est aussi jour de lessive : 25 kg de linge : ça va être bien de dormir dans des draps propres !!
Nico grimpe au mat pour réparer la drisse de spi, il y a une autre pièce abîmée. Heureusement au Marin, la zone technique est bien pourvue en réparateurs et en ship, nous trouvons tout ce dont nous avons besoin.

Mercredi 15 Décembre

La matinée est à nouveau bien remplie : plein d'eau, avitaillement au marché couvert en fruits et légumes, courses au supermarché (il y a un parking voiture, normal, et un ponton pour les annexes, on arrive avec le chariot plein jusqu'à notre petit zodiac),... 
À 13h nous quittons le port direction les Anses d'Arlet. Nous passons à côté du rocher du Diamant.



Une fois ancré, les gars partent profiter de la plage (être au port, c'est pratique pour débarquer facilement, faire des courses et des réparations, mais c'est moins sympa pour les enfants qui ne peuvent pas se baigner, ni jouer à la plage).

Ils reviennent ravis d'avoir vu des fonds marins bien peuplés : tortues, étoiles de mer, des centaines de poissons !

Jeudi 16 Décembre

Nous retournons à terre pour découvrir le joli village des Anses d'Arlet.

Il y a un rocher près de la plage avec un sentier sous marin. Il y a tellement des poissons différents, d'étoiles de mer, de coraux de toutes les formes que l'on croit nager directement dans l'aquarium.

Nous partons pour passer la fin de journée à l'Anse Noire. Un bien joli petit mouillage un peu étroit où il y a aussi des tortues et un banc de milliers petits poissons argentés qui se déplacent comme un seul être (rappelez vous les poissons qui forment une flèche dans le dessin animé Némo !! Et bien c'est tout pareil !!)

Nous passons une soirée bien martiniquaise avec Nawaks (comprenez que les bouteilles de rhum en ont pris un coup !)

Vendredi 17 Décembre

Les petits et les grands se régalent des fonds marins.
Je me lance dans une session coiffure : Nico, Étienne et Guillaume passent à la tondeuse dans un décor rare pour un salon de coiffure !!!
Nous avions prévu de monter à Saint Pierre mais il y a un avis de coup de vent donc nous ne prenons pas le risque d'une navigation musclée et inconfortable.
Nous partons mouiller à l'Anse du bout, dans la baie de Fort de France. Le mouillage est sympa et les enfants peuvent profiter d'une jolie plage protégée malgré le vent.


Samedi 18 Décembre

Balade à pied pour la journée en direction du bourg des 3 Ilets.
Nous traversons plusieurs quartiers d'habitation aux jardins luxuriants et fleuris. Notre itinéraire longe le golf et donne une vue imprenable sur les fameuses 3 petites îles.

Il y a un petit marché sur la place de l'église, un mariage et une vendeuse d'accras cuits sur place, donc on va pique niquer au bord de l'eau. Le bourg n'est pas aussi charmant qu'à Arlet !
Nous profitons de la jolie plage pour la fin de la journée.

Dimanche 19 Décembre

Nous avons loué une voiture pour 11!! Et c'est une C1, 4 places :) :) Comme nous avons pris l'habitude de l'Aluguer au Cap Vert, ça ne nous fait pas peur et en 2 convois, nous voilà sur le site de la Savane des Esclaves. C'est un parc magnifiquement fleuri et entretenu où un martiniquais a conçu un musée en extérieur très poignant sur l'histoire de la Martinique et notamment sur l'esclavage, ses horreurs et son abolition.



Les enfants sont très attentifs, apprennent beaucoup grâce au petit questionnaire qu'ils doivent remplir.






Nous repartons avec notre mini carrosse vers la forêt de Vatable : une pointe de terre forestière entourée de mangrove. Le pique nique à l'abri sous un carbet pendant que les enfants jouent dans la mangrove est bien sympathique !





Lundi 20 Décembre

Après un mois en notre compagnie, Guillaume et Matthieu reprennent l'avion aujourd'hui. Dernier plouf dans l'eau à 28°, dernier petit déj à 7 dans notre bateau. Merci à eux d'avoir été nos équipiers et de nous avoir supporté pendant 1 mois !!
Pendant la préparation des bagages, les enfants jouent sur la plage et Mathieu se fait piquer par une méduse sur la cuisse. C'est douloureux et étendu mais la crème magique lui permet de retourner à l'eau rapidement, ouf.

Avec notre petite voiture, en compagnie d'Anne So et Cricri, nous accompagnons ceux qui retournent dans le froid de métropole à l'aéroport Aimé Césaire (après une arrivée au Cap Vert à l'aéroport Césaria Evora !).

Et ensuite, nous partons en expédition filles pour faire des achats de Noël. La grande galerie commerciale déborde de monde et de bruits, ça ne me manquait pas ! Je découvre ici que les livres sont vendus plus chers qu'en métropole (inadmissible !!!) alors que chez D4, les mêmes prix qu'en métropole sont pratiqués (et c'est bien le seul endroit). Les jeux de société et les livres, et bien entendu les produits alimentaires, même locaux, sont vraiment plus chers....

Mardi 21 Décembre

Nous avons trouvé pour demain un rdv pour faire nos tests, sésame indispensable pour aller aux Grenadines. Le labo est à Fort de France, juste à côté de la Marina Étang z'Abricot :).
Après une matinée au ralenti, nous partons pour une petite traversée de la baie.
Le port est récent et l'accueil au top.
Activité de l'après midi : grand nettoyage de printemps (y'a plus de saisons, mon cher marin !). Nous retrouvons quelques trésors et notamment une petite voiture qui ravi Étienne.
À la tombée de la nuit, nous découvrons que les mâts de certains bateaux sont illuminés, c'est très joli et ça nous met un peu dans l'ambiance. Noël au soleil c'est vraiment étonnant !



Mercredi 22 Décembre

Matinée laverie, rinçage du pont, tests et avitaillement.

A 12h, nous partons vers Les Anses d'Arlet pour attendre la fin de journée et le départ pour les Grenadines.

Nous mouillons dans la Anse Chaudière et partons pour une petite sortie palmes, masque et tuba. Coraux, éponges, poisson porc épic, rascasse volante, c'est beau, fascinant et apaisant. Les garçons s'entraînent à plonger vers 2/3m, l'eau est devenu leur élément.


A 17h30, nous levons l'ancre pour commencer notre route. Le vent est fort, 30 Nds au travers, 2 ris et trinquette. Ça nous permet d'avancer et de garder un peu de réseau pour récupérer les résultats de nos tests vers 19h30.
Au moment de traverser le canal Martinique/Sainte Lucie, nous recevons un message de Papy 3. C'est un bateau copain même si nous ne nous sommes pas encore rencontrés (seulement quelques instants à Mindelo) car nous avons fait leur connaissance grâce à Jeanne :) Ils vont comme nous à Bequia aux Grenadines. See you tomorrow!

Dans le Canal entre les îles il y a une grosse houle et jusqu'à 35 Nds. Une vague mouille la moitié de la grand voile (qui est déjà à moitié déployée)!

Transatlantique du 25 Novembre au 11 Décembre

Jeudi 25 Novembre - J0

Nous y voilà !! Nous nous préparons tranquillement à partir mais rien ne presse car il n'y a pas de vent ce matin. Les enfants se baignent avec les copines de Nawaks. La chaleur arrive et nous sommes ravis de hisser les voiles pour retrouver un peu d'air.

À 11h (UTC-1h), nous levons l'ancre pour probablement 15 à 20j de navigation. 2100 M à parcourir en route directe. Notre vitesse est de 5/6 Nds en moyenne. Les paris sont lancés :)

La mer est douce, la houle est très longue et épargne nos estomacs (les plus sensibles ont quand même pris un Mercalm !).
Nous sortons le spi pour gagner un peu en vitesse, l'eau glisse sous la coque, c'est idéal.

Au bout d'une demi heure, on remarque que nos batteries ne rechargent pas... C'est une sacrée tuile ! Nico joue du multimètre et finalement c'est une connexion qui est mal branchée. Le temps de comprendre et de voir à nouveau la batterie se remplir est court mais, comme dans les films à suspens, la tension était palpable !!!

Ça mérite une bonne sieste, je m'allonge et dort profondément 1h. A mon réveil, je vois que mon sommeil à effectivement été lourd : il y a eu un problème sur la pompe à main des WC, il a fallu démonter et faire un grand nettoyage, et je n'ai rien entendu ;)
Deux bricolages dans une journée, ça occupe...

Reprise du travail scolaire avec chacun un prof particulier : Guillaume fait faire de lignes de a e i o u y à Étienne, Matthieu accompagne Titouan dans ses devoirs et Nico bosse avec Mathieu. Je regarde cette mini salle de classe en plein Atlantique en prenant la barre un instant.


Le vent monte en peu en fin de journée. Affalage du spi et déploiement du génois pour la nuit.

Pilototomatix grince un peu, Nico vérifie le mécanisme mais il ne semble pas y avoir de problèmes. A suivre... 

Vendredi 26 Novembre - J1

Le vent est très très mou aujourd'hui de 5 à 10 Nds, on se traîne sur l'eau et en plus la houle est plus courte donc l'effet sur nos estomacs est plus marqué aussi.
Matthieu lutte brillamment contre le mal de mer et s'occupe en soutenant Mathieu dans ses devoirs. Titouan avance bien dans son travail scolaire et Étienne aimerait bien choisir uniquement les exercices qui l'arrangent !!!

En fin de journée une séance baignade est proposée car nous avançons à peine à 2,5 Nds. On lance un bout et un parebattage au bout pour se rattraper après avoir sauté du balcon avant.

La météo s'annonce plus venteuse les prochains jours, c'est plutôt sympa d'avoir cette perspective.
Dès la tombée de la nuit, le vent rentre et nous faisons un cap quasi plein ouest :) :)!!
Le vent monte à 20 Nds, nous filons sur l'eau entre 6 et 8 Nds toute la nuit, c'est parfait.

Samedi 27 Novembre - J2

Une houle courte et croisée nous accompagne, c'est assez désagréable et surtout épuisant.

Pour essayer de penser à autre chose, nous tentons des activités : je sors la machine à coudre pour terminer la housse du 4ème coussin dont Guillaume a apporté les carrés de mousse oubliés au Bourget-du-Lac, Matthieu fait une séance d'ostéopathie à Nico, Guillaume barre pour le plaisir et pour économiser la batterie. On est un peu juste en capacité de rechargement.


Ce soir, nous avons parcouru 350 M en 62h.

Dimanche 28 Novembre - J3

La houle et le roulis continuent de m'épuiser, je m'allonge souvent dans la journée. Les enfants sont eux en pleine forme, leur énergie fait plaisir à voir mais est aussi source de fatigue !!

Guillaume se régale de chaque instant et tient une bonne forme. Matthieu voudrait bien se sentir aussi bien mais le mal de mer ne cède pas....

Capitaine Nico est toujours vaillant mais pense aussi que c'est difficile de trouver du plaisir dans cette mer croisée qui nous malmène.
Il y a quand même du positif dans tout ça : on avance à très bonne allure, ouf !! 

Lundi 29 Novembre - J4

Empannage intempestif ce matin, le vent a tourné brutalement. Le génois s'est emmêlé à l'avant, ça fait vibrer le bateau de manière impressionnante ! Après quelques minutes de lutte pour Nico à l'avant, tout revient à la normale. Le jour se lève et nous voyons la grosse houle de 4m qui nous pousse (dans le meilleur des cas) et qui nous déséquilibre (un peu trop souvent). Le spectacle de cette houle large et haute est d'une beauté brute et puissante.


Le moral des troupes n'est pas très flamboyant alors on a du mal à en profiter. Nous avons du mal à imaginer les prochains jours dans les mêmes conditions. Matthieu n'est toujours pas vaillant mais reste très zen malgré ce mal de mer qui ne le lâche pas.

J'ai pourtant lu beaucoup d'expériences de transat qui me semblaient plus mesurées avec des hauts et des bas bien entendu mais où le plaisir est là. Guillaume tient bon la barre et profite du paysage, les enfants s'occupent et gardent leur belle énergie. Mais pour Nico, Matthieu et moi, le vécu est bien différent.

Notre ligne de pêche attrape des poissons, on a vu une belle petite dorade coryphène mais les proies lâchent avant que nous les remontions à bord....
Une note positive pour finir, Meltem avance toujours à un bon rythme et à battu son record de distance journalière : 157 M en 24h.

Mardi 30 Novembre - J5


La houle semble plus calme ce matin. Les gars en profitent pour faire un peu de lessive, une petite douche. On fait marcher le dessalinisateur pour remplir les bidons d'eau potable.

Matthieu va un peu mieux et profite du grand air. Guillaume écoute avec plaisir de la musique préparée sur une clé USB par ses filles.

Plusieurs grains croisent notre route aujourd'hui. Le force forcit ou faiblit à proximité alors nous roulons ou déroulons plusieurs fois le génois pour adapter notre voilure : ça occupe !

Les enfants s'amusent avec des gommettes pendant toute l'après midi !!! Et Mathieu prépare un jeu de piste pour ses frères : le trésor : un carré de chocolat pour chacun :)
Nous avons parcouru 1/3 de la traversée.

Mercredi 1er décembre - J6


Belle journée au soleil, la houle croisée est toujours bien présente, 2m à 4m selon les moments de la journée et un peu plus espacée.
Le vent est fort et par 2 fois ça grimpe à 35/40 Nds donc nous affalons la grand voile pour avancer sous génois seul (et toujours aussi vite !)

Nous avons la visite de dauphins et de globicéphales dans la matinée.
Et à midi nous croisons Freetime 5, un voilier de 52 pieds, qui va comme nous en Martinique. C'est sympa de papoter avec le voisinage éphémère :)
Nous avons parcourus presque 1000 M en 6j 1/2, on tient notre moyenne haute de 150M par 24h.

Jeudi 2 Décembre - J7

La mer agitée nous accompagne toujours. Nous avançons avec le génois seul partiellement enroulé, au grand largue. Les vagues font se dandiner Meltem. C'est ce mouvement incessant qui me fatigue et m'empêche de m'endormir. Régulièrement le bateau gîte fort d'un côté puis de l'autre, puis se stabilise à nouveau, le temps de quelques vagues mieux orientées.

La journée passe sans s'étirer entre papotage, repas, repos, routage, échanges de messages avec la terre (on est plus éloigné de la civilisation ici que les astronautes de L'ISS).

La nuit pendant les quarts, nous avons chacun nos occupations. Je lis (!!!), j'écris et je regarde le ciel. A notre latitude, la lune n'a pas la même orientation qu'en Europe : lors de son dernier quartier, elle ressemble à un sourire . Et la casserole de la Grande Ourse est plantée par le manche dans l'horizon!

Petite frayeur de la nuit : j'entends un bruit sur le pont derrière moi, je sursaute, ça tape fort et ça fait le bruit des ailes d'un gros papillon de nuit.... Un gros poisson volant !!! Celui là aura de la chance, je le remets directement à l'eau :)

162 M en 24h parcourus aujourd'hui :) notre plus belle perf ! 6,75 Nds de moyenne, la classe pour notre bateau bien chargé et dont la carène ventrue n'est pas des plus rapide.

Vendredi 3 Décembre - J8

Je me réveille souvent la dernière (je fais le quart de 2h à 5h) et c'est en entendant les gars papoter au petit déj que j'ouvre tranquillement les yeux et que je profite du calme.
Je sors de ma cabine, me prépare vite fait et Nico m'annonce : "Le génois est décousu, il va falloir l'affaler et le recoudre !"
Au moins, on connaît le programme de la journée, on ne va pas s'ennuyer !!!

1ère étape : dérouler complètement le génois pour l'affaler sur le pont. C'est assez physique ! 

2ème étape : amener le bazar à l'arrière dans le cockpit pour évaluer le travail : 1m20 de couture à refaire, ça c'est facile mais aussi 80cm de déchirure à réparer plus haut sur la bordure haute de la voile...

3ème étape : c'est parti pour une matinée de couture. Au moment du déjeuner, j'ai entamé la répartition de la déchirure. Ça n'est pas génial car je dois faire de nouveau trous d'aiguille dans la voile (pour la partie décousue, je repique dans les trous existants pour ne pas fragiliser le tissu). Les derniers jours de navigation de notre génois (plus tout jeune, qui a passé l'hiver à la voilerie pour une révision complète mais qui vient de naviguer 4000 M en 3 mois !) sont peut-être arrivés.

4ème étape : un gros grain (nuage bien gris amenant la pluie et un gros coup de vent) nous rattrape !! La séance de couture est suspendue, on met 2 ris dans la grand voile mais le grain est plus rapide. Tout d'un coup c'est 40 Nds, et une bonne douche froide !! Nous nous remettons en ordre de marche après cet épisode assez court finalement mais où le capitaine a donné de la voie !!!

5 ème étape : une fois séchée, je me remets à coudre. Une petite reprise de couture supplémentaire et nous voilà prêt à réinstaller le génois. Il faut le faire coulisser le long de l'enrouleur dans un rail. Pas si simple dans la houle de 3/4m.

Vers 16h, nous revoilà en ordre de marche, toutes voiles dehors dans 12 Nds de vent.
Je prends enfin ma douche !! Nous sommes tous bien fatigués après ces multiples manœuvres. Pour fêter la réussite de notre entreprise, c'est repas de fête : œufs mayo et riz pilaf :)

À 20h30, tout le monde est au lit, sauf Nico qui fait le 1er quart. La journée a été bien remplie, nous partons pour une bonne nuit de sommeil avec chacun un quart de 3h sous un vent de 15/20 Nds, 2 ris dans la grand voile et 1 ris dans le génois.

À 22h45, Nico toque contre la coque pour me réveiller : le vérin du pilote automatique (celui qu'on a réparé grâce aux pièces de rechange, qui grince depuis le début de la transat, que nous surveillons quotidiennement mais qui fonctionne bien malgré tout) est bloqué pour de bon.
Matthieu est aussi sur le pont et Nico installe le vérin tout neuf apporté par Guillaume. À 23h30, la réparation est terminée, la journée ne dure plus que 30 min, on devrait en avoir terminé !! :) :).

Nous avons avancé plus doucement aujourd'hui, le génois n'était pas opérationnel et c'est lui notre voile la plus puissante, mais nous en sommes à 1284 M parcourus et 900 M restant. Arrivée probable vers le 11 décembre. 16j de nav, ça serait notre prévision la plus optimiste :)

Samedi 4 Décembre - J9

La journée est nettement plus calme qu'hier : pas de gros soucis techniques, moins de vent 10/15 Nds, un grand ciel bleu et une bonne chaleur.
On pinaille pour trouver le bon réglage dans le petit temps et pour trouver le meilleur compromis cap/vitesse.

En fin de journée, le vent augmente à nouveau et revient à ce que nous connaissons depuis le début 18/25 Nds.
La houle assez courte est encore là mais elle est mieux organisée et elle nous bouscule moins.
La réparation de reprise de couture faite sur le génois tient. Mais nous voyons au dessus une nouvelle déchirure sur la bordure... On verra ça en Martinique ! 

Point d'avancement de la soirée : nous sommes à 1300 M de notre point de départ Brava en route directe mais en réalité, nous avons parcouru 1390 M (quelques zigzags liés aux empannages). Il reste environ 800M à parcourir :)


Dimanche 5 Décembre - J10

Pendant mon quart, un éclat de lumière étrange et puissant venant du sud est me fait sursauter. Je vérifie alentours et sur l'écran... Rien... Pendant son quart, Matthieu a aussi vu des grands éclats lumineux... Je fais un mail à E.T. pour lui demander des explications :)) Il y a une phénomène de pluie de météores en ce moment ! 

La journée commence avec le passage d'un grain, le ciel est très gris. Au fur et à mesure, tout se dégage et nous sommes accompagnés par un grand soleil.

Grande cuisine acrobatique aujourd'hui : tartes aux légumes. Malgré le roulis, rien n'est renversé et le résultat est délicieux !

Nico fait le maître d'école et Étienne commence à lire ses 1ers mots.

Notre créneau d'arrivée se précise peu à peu : entre le 11 et le 12 si aucune surprise technique ne s'invite dans le final. Il reste 640 M à parcourir. Depuis Brava il y a 1480 M en ligne directe et nous avons réellement parcouru 1590 M.

Lundi 6 décembre - J11

Depuis le début de la nuit, les grains se succèdent avec un peu de pluie et un renforcement du vent jusqu'à 30 Nds.

A 3h, c'est le branle bas : le vent passe de 20 à 50 Nds, seules quelques gouttes d'eau m'avaient prévenues de l'arrivée du grain. Il fait nuit noire et pour détecter l'arrivée de ces nuages il faut surveiller le ciel et les endroits où les étoiles sont masquées.

On se prend une bonne douche, on roule le génois et on installe le 3ème ris dans la grand voile. Comme d'habitude ça ne dure pas plus de 10 min mais cette fois ci, on est monté à 51,5 Nds !!!
Le reste de la nuit se passe en surveillant attentivement le ciel.

Ce matin, nous voyons que la bordure de 5cm du génois est à nouveau déchirée sur 3 ou 4m. Le lambeau claque au vent et agrandi un peu plus la déchirure à chaque fois.
Nous affalons le génois pour couper mais ça se déchire à nouveau le temps de le hisser à nouveau.
Avant que les dégâts ne soient irréversibles, nous décidons de ne plus l'utiliser et de le remplacer par la trinquette. Dans le gros temps que nous avons en ce moment, cela ne nous pénalisera pas trop. On fera le point en Martinique pour réparer la voile ou pour en trouver une nouvelle....

Nous croisons 3 voiliers aujourd'hui, il participe à L'ARC une course pour amateurs, et vont à Sainte Lucie. Plus nous allons nous rapprocher de l'arrivée, plus nous allons rencontrer de monde !

Toute la journée est sous le signe du passage de grains, dont le plus long dure 2h ! de vent 25/30 Nds, de pluies très intense (lavomatic option pré lavage, lavage intensif, double rinçage et séchage !!).
Nous arrivons à manger au sec lors d'une éclaircie mais la pluie et le vent reviennent aussitôt la table débarrassée.

Les enfants écoutent des histoires et regardent des dessins animés toute la journée, au sec à l'intérieur du bateau. Le mal de mer et la difficulté à rester à l'intérieur ne sont pour eux qu'un lointain souvenir :)

520M à parcourir avant la Martinique !

Mardi 7 décembre - J12

Et hop, un nouveau grain avec 37 Nds au max vers 3h30. Je n'espère plus faire sécher quoi que ce soit !!!

Mais au réveil ce matin, le soleil est là et les quelques petits cumulus qui font la déco du ciel sont bien blancs et pas menaçants :)

Nous sommes tous les 4 bien fatigués par les 24h de grains et de pluies. Nous n'avons même pas mis la ligne de pêche !

Nous sommes un peu limité dans notre vitesse car nous avons la petite trinquette au lieu du grand génois. Et mettre le spi est un peu risqué vu les grains qui nous approchent régulièrement.

L'arrivée approche doucement. Les réflexions sur ce que nous avons vécu pendant cette traversée aussi. Pour ma part, même avec l'expérience vécue jusqu'ici (traversée Gibraltar-Canaries remuante et éprouvante, traversée Canaries-Cap Vert semée d'embûches techniques dont la panne de pilote automatique ), je me rends compte que j'ai trop écouté ceux que qui m'ont prédit une Transatlantique plus agréable grâce à un vent portant doux et constant et aussi grâce à une mer plus calme et moins hachée (la fameuse houle longue et douce de 15s!!!). Alors qu'il est évident qu'une navigation de plus de 2000 M, au milieu d'un océan soumis à des perturbations permanentes ne peut pas être considérée comme une petite étape de notre voyage. Aaahhh, les sirènes de la facilité !!!!

Malgré toute la préparation en amont, tout ce que nous avons pu anticiper, nous n'avons pas voulu creuser la question qu'on nous a pourtant souvent posée : "Mais ça doit être dur une Transatlantique ????" Et nous de répondre : "Pas tant que ça le vent est portant, la houle longue,...." Bref, nous avons fait les malins face à la mer !!! Erreur !!!

En effet pour avoir la chance de contempler l'océan et tous ses bleus, de sentir la houle soulever et pousser le bateau, de voir ces murs d'eau nous rattraper, de filer à plus de 6 Nds pendant plusieurs jours, de voir s'approcher un nuage gris foncé et de se préparer à passer dessous et voir l'anémomètre grimper à 50 Nds, d'apercevoir l'eau bleue turquoise à la crête des vagues, pour pouvoir vivre ça il faut accepter la (très grande) fatigue (pour ma part je dors presque 10h par jour !) l'incapacité à préparer à manger parfois, les séances de vaisselle acrobatiques, l'envie de rester allonger dans ma cabine à ne rien faire, le manque absolu d'énergie pour aider Nico dans toutes les tâches liées à la navigation et à l'entretien technique du bateau.

Pour les prochaines traversées (pour l'instant, soyons honnête, je rêve d'avion et de stewards attentionnés en Première classe !!!), j'espère me souvenir que rien n'est écrit d'avance, que je dois m'attendre à tout, à la douceur comme à l'épreuve. Bref rien de bien neuf dans ces constatations mais il est impressionnant de voir à quel point nous sommes capables de les mettre de coté.

Je tiens à rassurer celles et ceux qui m'ont vu acheter des réserves alimentaires pantagruéliques : hormis les fruits et légumes frais, il reste à manger pour les mois à venir et aussi faire la transat retour !!!! (État des stocks à minima: 15 kg de riz, 10 kg de pâtes, 150 boîtes de conserves, 5kg de noix de cajou, 5kg de cacahouètes, 3l d'huile d'olive, 1kg de lait en poudre).
Je n'ai pas été très présente ni parfois patiente avec les enfants pendant ces 15j mais eux ont rayonné d'une belle énergie et d'une capacité d'adaptation à toute épreuve :)

Mercredi 8 Décembre - J13

Notre niveau de batterie est faiblard depuis 2j alors nous allumons le moteur 2h pour recharger.
Les grains et le ciel nuageux n'ont pas permis à nos panneaux solaires de recharger complètement la batterie. Par contre nos réserves d'eau sont bonnes. On a consommé seulement 210l sur 450l depuis le 22/11 (vaisselle à l'eau de mer, WC à l'eau de mer et douche à l'eau de mer, la permission pour un rinçage à l'eau douce est accordée !). Et il nous reste suffisamment d'eau à boire pour plusieurs jours :)

La mer est toujours désordonnée mais l'amplitude de la houle faibli... Et le vent aussi ! Il n'y a pas de grains à l'horizon alors on sort le spi : Meltem avance à 6 Nds sous 9/10 Nds de vent et en faisant route directe vers la Martinique. Au top !
Pour la nuit, nous rangeons le spi et ressortons la trinquette. C'est dommage de ne pas pouvoir utiliser le génois qui est déchiré mais le vent augmentant souvent la nuit, notre vitesse reste presque la même.

Guillaume qui souffre des oreilles depuis 2j va mieux cet après-midi. Les conversations à bord tournent autour de notre point de chute en Martinique, de notre menu au resto, du nombre de cartes postales à écrire, des emplettes à faire.
Les enfants ont préparé des calendriers de l'Avent (on a 3 tablettes de chocolat pour 7 à bord donc on a un carreau tous les 2j) et leurs lettres au Père Noël. De notre côté, on se sent bien loin de ça : il fait toujours 25 à 30° et même si des nouvelles des 1ères sorties de ski de fond à La Feclaz nous parviennent, l'ambiance hivernale des Fêtes de fin d'année fait un peu défaut.

Grâce à notre boîtier Iridium Go, nous avons accès à une boîte mail afin de récupérer les données météo et quelques infos de la civilisation. Nico nous lit chaque jour les messages reçus (principalement des autres bateaux qui transatent en même temps que nous, mais aussi de Mic qui nous envoie des données météo supplémentaires et qui fait des routages, ainsi que de Martin pour une revue de presse occasionnelle) : "Oyé, Oyé, braves moussaillons, venez ouïr les nouvelles de l'ancien monde !!"

Jeudi 9 décembre - J14

Au 1er pointage ce matin vers 2h30, il nous reste 300 M à parcourir soit 2j minimum avant l'arrivée. Ça se précise ! Idéalement il faudrait arriver de jour, probablement samedi dans la journée...

Le ciel est étoilé et nous voyons énormément d'étoiles filantes. Le manche de la Grande Ourse est toujours planté dans l'horizon vers le nord. La nouvelle lune nous accompagne en début de nuit mais disparaît avant mon quart.

Nous avions prévu de tourner pour les horaires de quart, tous les 4/5j. Et finalement, nous avons gardé nos horaires pour toute la traversée, ça convenait à tout le monde. Nico fait le quart de 20/23h, Matthieu celui de 23/2h, moi celui de 2/5h et Guillaume guette le lever du soleil de 5/8h. Il fait nuit de 20h à 8h environ. Sur le territoire autonome de Meltem, le décret déterminant le fuseau horaire en vigueur dépend de nous. Et la règle est que nous sommes en retard sur les changements d'heure à appliquer par rapport à notre position : nous préférons vivre avec le soleil de 8h à 20h plutôt que 6h/18h.

Au réveil ce matin, nous voulons allumer le moteur mais d'énormes vibrations se font sentir au niveau de l'hélice. Par sécurité, Nico plonge voir sous le bateau si quelque chose ne se serait pas coincé : rien. Au final nous pensons que c'est la vitesse de rotation de l'hélice quand nous sommes au point mort qui génère ses vibrations. Ouf, tout va bien.

Après un petit déj aux pancakes cuisinés acrobatiquement, nous mettons le spi et les voiles en ciseaux (spi à bâbord et GV avec 2 ris à tribord), on avance bien, et dans les départs au surf sur les vagues nous faisons des pointes à 10 Nds.

CLAK!!! En fin de matinée, la manille que tient le spi au sommet du mat casse et entaille la drisse. Le spi ne tient plus correctement en haut du mat, il faut le redescendre... Quelle tuile, le génois est HS, on ne peut pas hisser le spi à nouveau (il faudrait que Nico monte en haut du mat mais vu la fatigue, la petite distance qu'il nous reste à parcourir, le choix est fait de faire ça tranquillement au mouillage), nous devons nous contenter de notre trinquette pour avancer.

Nous hissons complètement la grand voile et la trinquette.... Et finalement nous avançons quand même à 6 Nds. Notre trinquette a du se vexer qu'on la croit si petite et s'est dopé pour l'après midi. Nous faisons route directe vers la Martinique :) Nous y sommes presque !!!

Vendredi 10 Décembre - J15

Nous tentons notre dernière chance de pêche en haute mer.... Pour l'instant nous avons perdu des leurres et remonté beaucoup de sargasses !!
La houle s'est calmée et la navigation est agréable. Notre petite trinquette tient bon le vent même si dans 12/15 Nds, elle peine à nous faire avancer à plus de 5 Nds.
Il y a un peu d'eau dans les fonds du bateau et Nico entreprend un grand nettoyage et séchage. C'est ça de moins à faire quand nous serons arrivés. Il fait plus de 30° dans le bateau, donc ça sèche bien !!

Les calculs vont bon train pour savoir vers quelle heure nous sommes susceptibles de voir la terre (probablement pendant le quart de Guillaume) et vers quelle heure nous allons planter notre ancre dans le sable (avant ou après le déjeuner, sachant qu'il nous faut retarder nos montres d'une heure encore)?
Au moment de l'apéro (jus de mangue, on fait notre Dry Month pendant les nav'), il nous reste une centaine de Milles à parcourir)

Samedi 11 Décembre - J16

Le compte à rebours continue. 50M à ma prise de quart, Titouan et Mathieu se réveillent pour avoir des nouvelles! Nous faisons route directe vers le sud de la Martinique.
Nous allons mettre moins de 16j pour cette traversée :) :) Les alizés ont soufflés fort dès le début et nous avons eu plus de 12j avec au minimum 20 Nds de vent.

À 5h, on aperçoit nettement les lueurs des villes de Martinique. Mon dernier quart se termine, je retourne me coucher pour terminer ma nuit.

A mon réveil, c'est l'euphorie !! Non seulement on voit très bien la Martinique mais notre vitesse est toujours élevée donc nous serons au mouillage avant midi :)


L'approche est très belle : phare de l'îlet Cabrit, rocher du Diamant, des voiliers au loin...
Nous mouillons à 11h à l'Anse Meunier après 2319M parcouru en 16j à la moyenne de 6 Nds !!!

Après avoir remis en ordre le pont, nous sautons à l'eau direction la jolie plage, les cocotiers et l'eau à 30°. Les garçons jouent dans l'eau toute l'après-midi. Quel bonheur !


À 18h la nuit est tombée, nous trinquons à notre belle aventure et après une bière et un ti punch, tout le monde est au dodo à 21h.

Cap Vert - Sao Vincente - Santo Antao - Brava du 13 au 24 Novembre

Samedi 13 Novembre

Mindelo est la principale ville de Sao Vicente, c'est notre dernière escale avant la traversée vers Les Antilles, et c'est surtout la ville de Cesaria Evora. Il y a un grand portrait d'elle sur les murs de la ville.

Le mouillage devant la ville est très encombré, heureusement nous sommes sur le côté avec vue sur la ville plutôt que sur le port de commerce.

Nous débarquons pour les formalités de douane et de police, pour découvrir la ville et faire quelques courses.
C'est très animé, le marché extérieur est très grand et très bien fourni, le marché aux poissons est foisonnant : des thons immenses, des centaines de garoupas, des barracudas. La ville est colorée et attrayante.

Nous achetons du poisson pour ce soir : Grand Père arrive ! Il vient passer quelques jours avec nous et nous allons allez randonner sur l'île voisine de Santo Antao.
En l'attendant, nous avançons sur le travail scolaire, nous rangeons le bateau et je vais dans un bistrot pour avoir du WiFi et transférer les photos sur le blog.

Les retrouvailles sont joyeuses, nous avons mille choses à lui raconter !!! Sa valise est aussi garnie que la hotte du Père Noël : un album d'Asterix, 1kg de Beaufort !!!, des pièces de rechanges pour l'entretien du moteur et surtout des pièces pour réparer Pilototomatix.

Nous passons une belle soirée mais fatigue et décalage horaire ont raison de nous et à 22h, tout le monde est au lit.

Dimanche 14 Novembre

Ouf, les pièces de rechanges permettent de remettre en fonctionnement le pilote automatique !!!

Une fois cette grosse épine ôtée de notre quille, nous partons pour un petit tour en ville avec Grand Père pendant que les enfants jouent avec Océane et Eléonore de Nawaks, notre voisin de mouillage.

Après avoir préparé nos bagages et fermé le bateau, nous prenons le ferry à 15h, direction Santo Antao. C'est la 1ère fois que nous laissons Meltem seul au mouillage (sous la surveillance de nos voisins ! ), on peut lui dire au revoir du haut du ferry.

La traversée vers Porto Novo dure 1h, il y a 25 Nds et la mer est très houleuse. Les garçons trouvent ça génial d'être sur ce gros bateau à moteur. Ils scrutent les manœuvres d'appareillage et d'amarrage avec leurs regards critiques de mini-mousses.

Nous débarquons à Porto Novo et grimpons sur la route pavée de 36km qui traverse l'île : La route de Corda (environ 21M de pavés de pierre volcanique). Le travail est titanesque. Finalement le pavage des routes est une bonne option de sécurité et d'écologie (si on omet l'utilisation de la voiture !!) : matériau local, évacuation des eaux de pluie et possibilité d'infiltration dans la terre, et vitesse de circulation largement diminuée.
Notre aluguer fait le plein avant d'attaquer la montée jusqu'à 1400m d'altitude. Nous sommes 19 à bord pour 15 places : encore une solution efficace !!

Nous sommes accueilli par Alain et Lucie de la Casa Espongeiro. Le lieu est simple, coloré, ouvert sur la nature, chaleureux et convivial : bref on a tout simplement adoré !

Nous faisons une petite balade avant la tombée de la nuit pour découvrir le haut plateau de cette île : les canyons qui dévalent jusqu'à la mer sont extrêmement raides. Mais dès qu'il est possible de terrasser, les capverdien le font et le maximum de terre cultivable est utilisé !!

Au menu du soir, apéro rhum arrangé local, dîner façon cuisine locale et rhum agricole en digestif. Et en prime une douche chaude et un lit immobile !!!

Lundi 15 Novembre

Après un copieux petit déj, nous partons à la découverte du plateau (pas plat du tout !) autour de notre gîte, la Cova et le Pico de la Cruz. Nous traversons un petit vallon cultivé à l'ancienne : avec des ânes, en agriculture extensive et familiale.

Nous rejoignons la Cova, un large cratère dont le fond est cultivé en petites parcelles, puis nous avançons vers le Pico de la Cruz.
Le chemin est long et la brume monte et rempli la vallée de Paùl. Seul Nico et Mathieu sont encore motivés pour allez voir le Pico de la Cruz. Grand Père, Titouan, Étienne et moi faisons une petite halte et fabriquons des bâtons pour la rando de demain !

Nous partons pique-niquer dans la Cova, croisons quelques chèvres et prenons le chemin du retour. Quand nous atteignons la route, nous hélons un pick up qui nous fait faire les 3km restant jusqu'à notre casa.

Nous profitons de la fin de journée pour nous poser, faire des jeux de société, lire, les garçons jouent avec Lou et Misaël, les 2 enfants qui vivent ici et vont faire un foot sur la place du village. 

Mardi 16 Novembre

Réveil matinal pour essayer d'éviter la brume. Nous entamons une grande descente (1200m !) raide mais superbe.

Nous croisons une vallée luxuriante et cultivée, un petit village, Losna, perchée dans la vallée de Ribera de Torre et rejoignons Xoxo pour un déjeuner dans un petit coin de paradis où l'eau coule en abondance.

Nous prenons l'aluguer pour parcourir la route pavée vertigineuse qui remonte à Corda. Notre chauffeur parle très bien français et joue au guide touristique, c'est top !

Nous rejoignons Ponta do Sol où nous dormons ce soir. Nous explorons la petite ville : son petit port où le débarquement par mer forte comme aujourd'hui est périlleux et son petit front de mer où nous dînons.

Mercredi 17 Novembre

Petite balade vers le village perché de Fontainhas. La route n'est pas longue mais le décor est fabuleux.

Nous repartons ensuite en aluguer vers la vallée de Paùl. La brume est là mais suffisamment haute pour que nous profitions du paysage.

Nous déjeunons chez O'Curral (délicieux !) et repartons vers notre ferry. Nous ramenons beaucoup de souvenirs de paysages fantastiques, quelques courbatures, quelques oranges et pommes locales et 3 fromages de chèvre, spécialité de Santo Antao.

Jeudi 18 Novembre

Nous voilà de retour à Mindelo. Les enfants retrouvent leurs copains de Girotondo, Hélios et Escapade. Nous partons à la plage de San Pedro pour nager avec les tortues !
L'ambiance à la plage est très chouette, nous rencontrons une petite dizaine de tortues, les enfants et les parents sont ravis.

Nous déjeunons dans un petit bouiboui coloré, c'est, comme toujours, très bon ! Nous assistons à l'arrivée des pêcheurs : une vingtaine de thons énormes !

Retour sur Meltem où nous profitons de la dernière soirée avec Grand Père. 

Vendredi 19 Novembre

Après quelques jours de pause, il faut reprendre le travail scolaire ! Nous en profitons pour activer notre iridium, le téléphone satellite qui nous permettra de communiquer si besoin pendant la transat et de récupérer les fichiers météo.

Ce soir c'est la fête, Zila part demain pour la traversée alors nous partageons une belle soirée de rire avec leur équipage et celui de Girotondo. La vie nocturne à Mindelo est musicale : batucada sur la grande place et petit concert au bar!

Samedi 20 Novembre

Guillaume et Matthieu, nos équipiers pour la traversée, arrivent ce soir !!

Journée lessive et rangement du bateau en perspective. Nous allons vivre à 7 sur Meltem pendant 1 mois, il faut se sentir à l'aise malgré la promiscuité.

À 18h30 nous retrouvons Matthieu (avec 2 T !!) et Guillaume, pour eux le contraste est fort entre le début de l'hiver à Lyon et la chaleur humide de Mindelo. Une petite bière au bar flottant de la Marina et nous allons à bord de Meltem pour leur faire visiter leur nouvelle maison pendant un mois.

Comme le sac de Grand Père, celui de Guillaume est aussi chargé que le traîneau du Père Noël : un vérin de pilote automatique neuf (au cas où la réparation avec les pièces détachées ne soit pas suffisante), des livres, BD et cahiers d'anglais transmis par ma Marie (mille mercis !!) et un complément de pharmacie.

L'ambiance pré-transat commence à monter !!

Dimanche 21 Novembre

Cela fait 3 mois aujourd'hui que l'on est parti du Cap d'Agde. Sacrée chemin parcouru depuis : près de 3000 M, énormément de rencontres et de découvertes :)

Il y a quelques vérifications et bricolage à faire sur le bateau. C'est l'occasion de faire bosser les petits nouveaux 😅😜.

Nous allons faire un petit plouf à la Playa de la Laginha, il fait chaud, ça fait du bien. Les enfants retrouvent des copains sur la plage pour un foot, c'est parfait.

Les restos où nous voulions aller manger sont tous complets. Un vieux Cap Verdien sans le sou nous amène dans un petit boui boui local sans charme mais où le repas est délicieux ! Ça valait bien les piécettes que notre guide improvisé, César, nous a réclamé.

Lundi 22 Novembre

Nous partons cet après midi pour l'île de Brava au sud du Cap-Vert. C'est l'occasion d'une navigation de 24h pour nos équipiers, de faire une escale sauvage pour changer de l'environnement urbain de Mindelo et de tester le pilote automatique.

Il faut faire les formalités douanières de sortie du territoire, car nous ne pourrons pas les faire à Brava. Nous devons aussi faire l'avitaillement en fruits et légumes pour 3 semaines. Les cales du bateau sont déjà bien remplies mais il faut compléter avec du frais.

Nico doit bosser ce matin avec un de ses clients en Belgique : 4h de formation sur un tableau excel de gestion au Café Mindelo. Sacré contraste !!

Nous rangeons les courses et déjeunons à bord, quelques derniers messages pour prévenir de notre départ et nous voilà prêt à lever l'ancre. Mais ça ne se révèle pas si simple. Le fond de la baie de Mindelo est constellé de déchets en tout genre et notre ancre remonte avec un énorme tuyau en béton. Les gars s'acharnent et le tuyau fini par retomber au fond de l'eau : notre mouillage était sûr de ne pas riper ! 

Nous allons faire un tour au ponton pour remplir les réservoirs d'eau et à 17h, nous disons au revoir à notre belle escale de Mindelo. Cette ville est un point de départ pour beaucoup de bateaux qui font le même chemin que nous.

La nuit arrive vite et le coucher de soleil est flamboyant. Le dîner est raté (les pâtes sont mal cuites !), Matthieu doit s'adapter au roulis mais nous sommes tous ravis de débuter cette aventure.

La houle est assez forte et de travers donc ce n'est pas confortable du tout. Heureusement le vent est là et nous filons à 6/7 Nds de moyenne.

Mardi 23 novembre

La journée de navigation avance bien mais difficilement, il nous faut nous réacclimater à la navigation. Nico, Étienne et Mathieu sont en forme, Guillaume retrouve de bonnes sensations à la barre et Matthieu, Titouan et moi subissons les effets de la houle et du roulis. Le vent mollit un peu en début de matinée puis reprend son rythme de 18 à 30 Nds avec toujours présente la houle, la houle....

À 17h, nous posons l'ancre après 24h et 140M parcourus au sud ouest de Brava dans la petite baie de Porto dos Ferreiros au sud ouest de l'île.
Nous y retrouvons Nino et Nawaks pour une soirée sympathique. Nous sommes bien fatigués par la nav et la chaleur alors c'est dodo à 22h.

Mercredi 24 Novembre

Nous partons pour la matinée visiter Brava en Aluguer. Départ à 7h30 du bateau pour un débarquement périlleux sur les galets roulés par les vagues.
Nous devons grimper 150m de dénivelé pour rejoindre le village et la route, il fait déjà bien chaud !! C'est ce même chemin qu'empruntent quotidiennement les pêcheurs pour remonter leur pêche et descendre le carburant. Un petit téléphérique est installé mais il est actuellement en panne.
Nous grimpons dans un Aluguer flambant neuf en direction de Cachaço au sud de l'île. Comme sur Santo Antao, la route principale est pavée. L'île est très verte, un petit confetti au sud ouest du Cap-Vert, avec un peu moins de 6000 habitants. On aperçoit bien vers l'est l'île-volcan de Fogo.
Nous faisons un stop dans le joli petit village de Mato où Nico et Matthieu grimpent sur Fontahinas, le sommet de l'île.

Nova Sinatra, la capitale est un petit bourg, avec des ruelles pavées et ombragées. Nous faisons quelques courses, notamment de la farine que j'ai oublié lors de l'avitaillement à Mindelo : essentiel pour le pain et les pancakes du petit déj ! 
Il fait chaud et humide, nous filons vers Faja d'Agua, un charmant village au bord de l'eau, atteignable par une route vertigineuse.







Nous nous arrêtons pour manger et nous baigner dans des piscines naturelles vraiment magnifiques. Les enfants et les plus grands se régalent d'abord du poulet grillé et ensuite de la baignade et de la multitude de petits bassins où l'on peut nager et plonger.

Nous retournons au bateau à la nage car il est impossible d'embarquer sur l'annexe à cause des grosses vagues et des galets sur la plage.
Le vent est trop faible cette nuit alors nous décalons notre grand départ à demain. Ça nous laisse le temps de profiter de la fin de journée et de nous coucher tôt.