Traversée Gibraltar - Les Canaries - du 17 au 21 Septembre

Vendredi 17 Septembre

Nous quittons notre mouillage devant la plage de La Linéa à côté de la frontière avec Gibraltar à 5h45. On est parti pour 8h de moteur pour traverser le rail des cargos du détroit, suivre la côte au plus près pour limiter les effets du courant contraire (c'est l'océan Atlantique qui rempli la mer Méditerranée) et se mettre à l'abri de possibles rencontres avec les orques.
Épreuve réussie, on a évité toutes les embûches, on a juste eu le droit à un gros coup de klaxon d'un cargo ;)p. 
Au large du Cap Espartel, vers 14h, le vent se lève comme prévu, on déplie nos ailes et nous voilà théoriquement parti pour 4j de ligne presque droite jusqu'aux Canaries. Un bateau copain nous accompagne, c'est sympa et rassurant !

L'océan est un peu brouillon et la houle de travers fait rouler Meltem, c'est très inconfortable. L'estomac de Titouan et le mien sont un peu malmenés... Nous avançons à 6 Nds de moyenne, c'est parfait !

Samedi 18 Septembre

Heureusement que le soleil est là, que notre rythme de progression est bon et que super capitaine papa gère tout car sinon je n'aurai que de mauvaises choses à vous raconter : je suis crevée même si je dors tout le temps, la houle m'épuise et je n'ai goût à rien... Vive le mal de mer... Malgré cela les enfants continuent de lire et de jouer (ils rêvent des dessins animés promis pour les longues traversées, mais on veut éviter d'allonger la liste des nauséeux à bord en les installant à l'intérieur avec un écran !!).
Nous avons déjà parcouru 200 M (sur les 600 M environ) en 36h.

Dimanche 19 Septembre

00h58 : j'ai pris un médicament contre le mal de mer et je viens de dormir 4h30 d'affilié. Ça va mieux ! Nico mérite bien ses heures de sommeil à venir :) 
18 Nds de vent de travers, Cap 232°, vitesse du bateau 6/7 Nds, mer agitée, ciel parfaitement dégagé. La lune est presque pleine et haute, elle va nous accompagner une grosse partie de la nuit. Un cargo vient de nous doubler par notre tribord et un autre nous a croisé à bâbord. Nous sommes à 50 M des côtes marocaines, au sud de Casablanca. Il n'est pas possible de s'y arrêter, les infrastructures portuaires ne sont pas adaptées et les mouillages intenables.

Même si la houle est toujours là, elle est plus longue donc plus vivable. C'est l'occasion de faire l'école, même si nous sommes dimanche ! Les distractions sont nombreuses (un cargo, une vague plus haute que les autres, un des frères qui pose une question et c'est les 3 qui se mettent à parler,...) alors il faut faire en sorte de les aider à rester concentrés.

En fin de journée, on a parcouru 350 M, il en reste 250, arrivée prévue mardi.

Lundi 20 Septembre

3h45 : nous filons toujours autour de 6/7Nds, la houle de travers nous bouscule toujours. J'ai bientôt fini mon quart, je vais aller réveiller Nico. CHGLONG, un bruit sourd vient de l'arrière du bateau et brusquement (adverbe invariable, on a ré appris ça hier !) on passe du cap 225 au 350, on vire de bord. J'appelle Nico, je mets le pilote automatique en standby. Il faut reprendre le bon cap et comprendre ce qui s'est passé : après avoir tout vérifié, c'est la goupille du pilote automatique qui a sauté, ouf, rien de grave, Nico passe 15 min à réparer et nous voilà repartis comme si de rien n'était, sans même avoir été ralentis ! Les pièces de rechange, c'est essentiel sur un bateau :)

Le vent, le soleil et la houle nous accompagnent de nouveau aujourd'hui. Les journées sont bien remplies entre l'école, les repas, les siestes et les milles choses à faire à bord.

Nouvel ustensile extrêmement utile pour l'école en bateau : les pinces à linge. C'est très utile (pour clouer le bec aux enfants) pour empêcher les pages des cahiers de tourner incessamment (adverbe ?!!).

Cet après midi c'est atelier "mise en marche du déssalinisateur", comme il est neuf, il faut un temps infini pour l'amorcer mais à force de persévérance (celle de Nico, pas la mienne) nous trinquons à notre 1er litre d'eau douce "fait bateau".

À l'apéro ce soir, on ouvre le cadeau de Céline avec la mention "à ouvrir quand vous serez loin de tout". Vu notre position, ça nous semble le bon moment ! Et là, surprise : des grillons à grignoter !!! Après les euhh, les beurk et les grimaces, on déguste et on approuve la très bonne idée :) L'apéro se fini par un renversement général grâce à une rafale de vent plus grosse que les autres, résultat : un bol cassé mais aucun grillon gaspillé ;)

Tout le monde au dodo pour une dernière nuit en mer avant l'arrivée demain matin. Le lever de pleine lune est majestueux...

Mardi 21 Septembre

Déjà un mois que nous avons quitté le Cap d'Agde. Petit inventaire : 2 paires de lunettes de soleil perdues, 1450 M parcourus, 10 nuits de navigation, 16 nuits au mouillage et 5 nuits au port, 1 masque de plongée coulé, 60h de moteur, 1 pompe de WC changée, plusieurs grandes balades et visites à terre (beaucoup beaucoup trop selon Étienne), 70 parties de Rummikub, 200 parties d'Otrio, 2 lectures complètes de l'intégrale de Tintin, 7 règles de grammaire revues par Maman et Papa, un peu de ronchonnage (les enfants et Maman), un peu trop de gros mots (tout le monde), des cris, des rires, des levers de soleil encore plus beaux que les couchers de soleil, du plaisir, des rencontres joyeuses, beaucoup de belles photos,... 
Bref, tout va bien, on arrive aux Canaries dans 35 M, il est 5h du matin et j'ai beaucoup de temps pour écrire ;)

On passe le chenal nord entre Lanzarote et la Graciosa. Le paysage est à couper le souffle : falaises noires et abruptes côté Lanzarote et île désertique ponctuées de dômes volcaniques rouges ou jaunes côté La Graciosa.

On pose l'ancre vers midi à la Playa Francesca où on retrouve l'équipage de Nino.
Rangement, siesta ou dégourdissage de jambes sur la plage nous occupe cet après-midi en attendant l'apéro bien mérité ce soir !

11 commentaires:

  1. Coucou les Romans, je compatis tellement avec toi Manu pour le mal de mer! Bon courage! Les photos sont tellement belles, on a chaud rien qu’en le regardant ! Continuez à nous faire rêver ! À bientôt Bises à tous les cinq. Victoire and Cie

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  2. Récit captivant et photos toujours aussi sublimes (c’est de famille😉)
    Claco, MPia, Pow et moi étions inquiètes à cause de l’éruption … c’est plus au sud de votre position 👍
    Flots de bises.

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  3. Je suis d'accord avec toi Manu ! C'est fou ce que les journées peuvent passer vite sur un bateau !!! ...surtout avec 3 enfants et l'école ! Il y a toujours qqchose à faire ...à ... réparer ou à regarder ou à admirer !!!
    Nous attendons avec impatience la suite !!! Rebises

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  4. Bon courage pour le mal de mer... vive la montagne haha

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  5. Les crevettes sont nourries et portent des lunettes de soleil ? Courage..les estomacs.
    Bises Les Cheris

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  6. Super aventure
    Continuez comme ça 👍
    Bonjour de mes parents
    Patrick speziali

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  7. Vous êtes incroyable! Chapeau ! Merci merci merci c’est chouette de vous lire, suivre et de découvrir votre périple, à bientôt 😗😘😘

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  8. Allez Manu, on ne se laisse pas faiblir! Courage et détermination !! ��
    Facile à dire sur terre dans sa couette. ����
    En tt cas c top de vous suivre. Bizz

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  9. Merci de ce beau « roman » et cela doit être génial. Les enfants auront de beaux souvenirs.

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  10. Cc. Albert a bien aimé le récit de l'apéro en mode survie "grillons".
    Quelle excellente naratrice pour ces beaux moments partagés !
    A bientôt

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